Les russophones en Belgique : femme russe à Bruxelles
Rencontrefemmerusse a rencontré Irina Troitskaia à l'occasion du choc de la Coupe du monde entre la Belgique et la Russie demain. Irina est originaire de Saint-Pétersbourg et profite désormais de la vie à Anvers. Elle nous parle de la communauté russophone en Belgique : qui sont-ils, combien sont-ils, quels sont leurs espoirs et leurs rêves ? Il s'agit de notre deuxième épisode sur les cultures liées aux adversaires de l'équipe de football belge au Brésil. La Corée du Sud suivra la semaine prochaine.
Nous rencontrons Irina par un jeudi matin ensoleillé sur l'un des nombreux "terraskes" (photo ci-dessus) du Keyserlei d'Anvers. Lorsque je demande à Irina, à la fin de l'entretien, si elle suit le football, elle rit. "Pour être honnête, non. Je ne suis pas tellement impliquée, mais je dois dire que regarder un match de football est un bon moyen de se rassembler."
Pas de problème, puisque la raison principale de notre rencontre est la communauté russe, ou devrait-on dire russophone ? Il vaut mieux parler de la communauté russophone en Belgique, compte tenu des différentes vagues de migration du passé, lorsque nous avions encore l'Union soviétique, précise Irina, car c'est une question géopolitique compliquée.
Bruxelles, l'eldorado des étudiants russes ?
Il y a une grande différence entre les statistiques officielles et non officielles, mais combien de personnes en Belgique s'identifient à la culture et à la langue russes ? Entre 30 000 et 40 000 selon les chiffres officiels, contre 100 000 pour la seconde catégorie, explique Irina, citant des chiffres recueillis il y a 3 ans.
Ils sont venus ici pour des raisons familiales, économiques et politiques, pour se marier ou pour étudier. "Depuis 10 ans, nous constatons une augmentation du nombre d'étudiants russes qui viennent en Belgique, notamment à Bruxelles et à Anvers. Beaucoup optent pour des cours techniques et économiques. Cela s'explique par le fait qu'ils ont plus de possibilités d'emploi dans cette catégorie en Belgique et aux Pays-Bas qu'en Russie. En même temps, étudier à Bruxelles est beaucoup moins cher qu'à Moscou, si vous n'avez pas de famille là-bas et si vous devez de toute façon louer un logement."
Quel diplôme avez-vous ?
D'autre part, il n'est pas toujours facile pour les russophones de trouver un emploi ici, ou un emploi correspondant à leur niveau d'études. Un diplôme obtenu en Russie doit être reconnu par les employeurs belges.
Il y a souvent de gros problèmes à ce niveau, explique Irina. Pour faire reconnaître un diplôme de master, il faut fournir de nombreux détails et se frayer un chemin dans la paperasserie. "C'est une affaire compliquée. En raison de ces problèmes, il est possible qu'un master russe devienne en pratique un bachelor en Belgique."
Obstacles et avantages
Un autre obstacle de taille est la langue. Les Russes sont surtout bons en anglais, mais la Belgique est un pays assez compliqué dans ce domaine. "Vous, les Belges, vous avez deux langues à Bruxelles, le français et le néerlandais. Les exigences linguistiques sont souvent trop élevées, et les tests de langue sont souvent très spécifiques." Les femmes russes qui s'installent en Belgique pour cause de mariage, sont souvent confrontées à ces problèmes : "Vous savez, les femmes russes bien éduquées sont vraiment habituées à travailler. Ce n'est pas toujours facile pour elles."
D'un autre côté, la Belgique peut aussi se targuer d'un certain nombre de points positifs : les soins de santé, l'éducation et le système de sécurité sociale. Pour les couples avec enfants, la Belgique est l'un des pays les plus attrayants d'Europe occidentale.
Pont de Troitsky
Irina profite désormais de la vie avec son mari à Anvers. Elle participe également à la vie culturelle, en créant le "Pont Troitski" pour renforcer les liens entre Anvers et Saint-Pétersbourg. "Cela se passe vraiment bien. Nous ne sommes pas très actifs pour le moment, mais nous devrions revenir en force en septembre."
Les russophones d'Anvers sont diversifiés. C'est un mélange d'États ex-soviétiques. Les personnes originaires, par exemple, du Kazakhstan ou du Belarus ont des intérêts et des besoins différents, mais Irina essaie de les rapprocher.
La vie "gezellig" à Anvers
En attendant, la vie à Anvers est agréable. "J'aime rester ici. Qu'est-ce qui me manquerait si je déménageais ? L'atmosphère agréable et la bière ! Les terrasses à l'extérieur des cafés et des pubs créent aussi cette ambiance "gezellige" si typique de la ville. Anvers est une petite ville - comparée à Saint-Pétersbourg - et on ne s'y ennuie jamais."